DESTRUCTION DE L’AMIANTE (Etude juin 2012)

mercredi 22 décembre 2021
par  BUHNOE
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Une bibliographie sur Internet des publications concernant la destruction des déchets d’amiante a été faite dans le cadre du groupe Prévention de l’ANDEVA.

En France la quantité des déchets d’amiante non liés est évaluée à environ 200 000 tonnes et à 20 millions de tonnes d’amiante-ciment. La seule installation de destruction des déchets d’amiante en France est une torche à plasma de la Société Europlasma. Elle est située à Morcenx dans les Landes et elle a une capacité de traitement annuelle de 7 000 tonnes pour un prix de 1500 € la tonne soit 10 fois le prix actuel du stockage des déchets d’amiante. En 2010, elle a traité 5 000 tonnes de déchets amiantés. Les autres méthodes de destruction de l’amiante actuellement recensées sont basées sur des attaques chimiques par des acides forts, à froid ou à chaud.

La première méthode provoque une amorphisation complète de l’amiante à basse température. Elle a été publiée le 11 août 2011. Cette méthode s’applique à toutes les formes de déchets d’amiante et la matière obtenue ne présente plus de dangers pour la santé humaine. Le traitement se fait en deux étapes. D’abord le déchet d’amiante est imprégné, soit par pulvérisation ou par trempage avec une solution aqueuse de silicate de sodium contenant des additifs tensio-actifs et des solutions complexantes. Ensuite, le matériau obtenu est séché dans un four ventilé à 400°c pendant 1 à 5 heures en fonction du volume traité. Cette technique n’a été testée qu’en laboratoire sur des échantillons de flocage d’amiante de 0,5 gramme.

La deuxième méthode est une destruction de l’amiante à chaud avec synthèse conjointe de rhabdophane. Elle a été publiée le 5 mai 2011. La méthode s’applique à toutes les formes de déchets d’amiante et utilise de l’acide nitrique à concentration molaire. Il faut ajouter du fluorure de calcium et des phosphates de terre rare (lanthane par exemple) pour obtenir de la rhabdophane qui est une matière fluorescente valorisable. Le déchet est mis dans un autoclave à 200°C pendant 48 h. Cette technique n’a été testée qu’en laboratoire sur de petites quantités de déchets amiantés.

La troisième méthode provoque une destruction de l’amiante non liée par le fréon. Elle a été publiée le 2 mai 2011. Cette méthode utilise le processus de destruction des gaz fréon qui sont stockés en grande quantité en ce moment au Japon. La décomposition du fréon permet d’obtenir un mélange de gaz chlorhydrique et fluorhydrique avec de la vapeur surchauffée à 800°C. Ce gaz très toxique est mis en contact 30 minutes avec les déchets d’amiante. Le fréon et l’amiante sont simultanément décomposés par cette technique. L’étude a évalué qu’avec les 30 usines en fonctionnement en ce moment au Japon pour détruire les stocks de fréon, 1200 tonnes de fréon et 550 tonnes d’amiante pourraient être détruites par an. La publication s’appuie uniquement sur des essais en laboratoire avec des échantillons de déchets d’amiante de 10 grammes environ.

La quatrième méthode est une destruction des déchets d’amiante par trempage dans l’acide sulfurique à froid pendant environ 1 mois. Elle a été publiée le 16 mars 2009. Le traitement optimum pour la destruction des déchets amiantés sous forme de tresses et de plaques d’isolation est le trempage pendant 1 mois dans l’acide sulfurique à environ 200 grammes par litre d’eau. Après séchage à 70°C, le matériau obtenu peut servir de source de silice pour fabriquer des zéolithes de synthèse. Cette technique a été uniquement expérimentée en laboratoire sur quelques grammes d’échantillon. Ce procédé est valorisé par l’ADEME qui indique avoir fait procéder à des essais sur des quantités de l’ordre du kilogramme avec comme objectif de faire fabriquer un prototype industriel dans un horizon de 3 à 5 ans.

La cinquième méthode provoque la destruction des déchets d’amiante par l’acide chlorhydrique à chaud. Il n’y a pas de publication sur Internet mais un exposé de la méthode a été fait le 10 mai 2010 pour le Collectif Indépendant Non à l’Enfouissement de l’Amiante (CINEA) 84 et il est resté un certain temps sur son site Internet.

Mon avis actuel en fonction des éléments recueillis :

Seul le procédé N° 4 utilise un acide fort présentant un minimum de risques pour les intervenants et l’environnement car l’acide sulfurique à 200 grammes par litre est peu volatil et son retraitement avant rejet est simple et bien maîtrisable. Cet acide est disponible partout en France et est peu couteux. Il est utilisé sur de nombreux sites industriels. Ce procédé est bien adapté pour traiter de grosses quantités de déchets d’amiante mais il ne fonctionne bien que sur les déchets d’amiante non liés. Les produits de décomposition obtenus sont valorisables (zéolites) ce qui réduit le coût du traitement et le volume des déchets ultimes.

Ce procédé de transformation de l’amiante est soutenu par l’ADEME et un pilote aurait été développé mais je n’ai pas trouvé de trace de résultats d’étude sur Internet

A. Lenormand - juin 2012


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